* La visite ébranlé

Plusieurs grosses pointures de la Ligue nationale et du hockey en général ont séjourné à Québec pendant toute la durée des festivités du Défi des espoirs tenu au Colisée. Certains ont ressassé de vieux souvenirs, d’autres ont parlé d’avenir.

Les visiteurs tenaient tous le même discours en revenant ou en débarquant pour la première fois à Québec. Il ne comprenaient pas que cette ville n’appartienne plus à la Ligue nationale de hockey.

Plusieurs d’entre eux ont déchanté en apprenant l’existence d’un conflit entre Hockey Canada et la Ville de Québec dans l’organisation du Championnat mondial de hockey de 2008. « Comment pouvez-vous prétendre à un retour dans la Ligue nationale quand vous rechignez devant les responsabilités d’un tournoi d’une durée de deux semaines? » s’est demandé un visiteur en haussant les épaules. Il tournait peut-être les coins ronds, mais il n’avait pas complètement tort.

Le litige a délié bien des langues. Il a valu d’autres sarcasmes à la Ville de Québec. « Je ne sais pas ce qui se passe ans cette ville, mais c’est toujours non quand il est question de sport », a notamment affirmé Michel Bergeron, l’ancien entraîneur des Nordiques.

Réputée pour avoir les oreilles dans le crin dès qu’elle voit ou entend le mot sport, la mairesse Andrée Boucher est pleinement justifiée de poser des questions. La possibilité d’un déficit doit préoccuper des élus responsables. D’autres part, on ne peut demander à Hockey Canada n’aient pas été entérinés par la Ville de Québec. Surprenant également que l’administration municipale précédente ait cautionné un risque d’ordre pécuniaire. Elle n’aurait pas donné cinq cents pour aider la cause des Nordiques à une époque dont on se souvient encore.

La politicaillerie prend encore le dessus. L’administration L’Allier a voulu passer un projet en sourdine et la mairesse Boucher en profite pour régler des comptes. Il y a cependant des limites à ne pas franchir. Elle doit d’abord et avant tout penser à la ville qu’elle administre.

Il est maintenant trop tard pour faire marche arrière dans ce dossier. La population et les élus du peuple doivent conjuguer leurs efforts avec Hockey Canada afin que ce Championnat mondial de hockey soit présenté conjointement à Québec et à Halifax et obtienne un grand succès. La Ville de Québec n’a pas les moyens de perdre la face sur la scène sportive internationale. Elle hypothéquerait davantage un avenir déjà fragile dans ce domaine.

Source : Le Soleil
Par : Maurice Dumas
Le 18 janvier 2007